geste de ma vie : pister les changements possibles dans nos sociétés
participer à la création de nouveaux récits pour dire le monde où nous vivons
matière utilisée : les mots écrits, mis en scène, chantés et enregistrés
métiers pratiqués : écrivain, anthropologue et auteur compositeur interprète
mise en oeuvre : développer des formes où l’art de la parole, le débat, l’éducation et l’information se rejoignent.
De la France à l’Amérique
Sarah Roubato n’a jamais hésité à prendre les tournants. Formée à l’École internationale de Paris, elle grandit dans une grande diversité culturelle et dans une éducation expérimentale, baignée dans l’anglais l’espagnol et le japonais dès l’âge de cinq ans. Elle intègre le lycée Henri IV en hypokhâgne mais refuse d’aller en khâgne. Départ pour le Canada à la recherche d’une éducation transdisciplinaire qu’elle poursuivra à l’École des Hautes Études en Sciences Sociale de Paris.
À la recherche d’une littérature incarnée dans le quotidien, elle se spécialiste en anthropologie de la littérature orale. Elle se rend treize fois au Maroc pour vivre avec les Berbères du Haut Atlas, dont elle apprend la langue et enregistre des milliers de trésors d’oralité. À vingt-trois ans, elle est la plus jeune invitée par l’Unesco et le programme de Préservation du Patrimoine Culturel Immatériel à présenter ses recherches. Parallèlement à ses recherches elle monte au Québec des spectacles mêlant chanson et théâtre, en s’accompagnant au piano et à la guitare dans lesquels elle interroge toujours la possibilité du changement : Puissances endormies (2016), Quai des Possibles (2018), D’une rive à l’autre (2019), Là où les rêves sont fertiles (2022) J’ai l’espoir qui boite (2023). Pour en savoir plus sur Sarah l’artiste de scène, cliquez ici.
Écrire
Sur son blog elle cherche comment les scènes apparemment anodines de notre quotidien questionnent les grands enjeux de nos sociétés et de notre temps. Elle pose sur l’actualité un regard transversal anthropologique qui invite à sortir des schémas binaires. Elle interroge entre autres notre rapport aux autres, au vivant, l’influence des nouvelles technologies sur les liens humains, et les relations intergénérationnelles. Elle défend la diversité dans tous les aspects de nos vies.
À l’été 2015, elle écrit dans un cahier des lettres adressées à destinataires qui ne peuvent pas répondre. En novembre, une semaine après les attentats du Bataclan, elle écrit sur le blog de Mediapart « Lettre à ma génération : pourquoi je n’irai pas qu’en terrasse ». En trois jours, ce billet posté sur un groupe Facebook est lu par 1.5 millions de personnes, devenant l’article le plus lu de l’histoire du journal. Le recueil Lettres à ma génération (ed Michel Lafon) est son premier livre publié. Elle publie ensuite Trouve le verbe de ta vie (ed La Nage de l’Ourse) 30 ans dans une heure (ed Publie.net) Chère époque (ed Parole), et le livre sonore Trouve le verbe de ta vie et autres lettres. Chroniques de terrasse, Quelque chose tombe et ce n’est pas la nuit, Enfants du même brouillard et Quelque part entre nulle part et adieu, sont des récits encore inédits. Elle explore la forme courte (lettres, fragments, chroniques, scènes)pour chercher d’autres alternatives que le roman pour raconter un monde morcelé, changeant et multiple.
À la rencontre des autres
Adepte de l’oralité, Sarah Roubato crée des oeuvres sonores à partir de ses rencontres. Les semeurs du changement, est une série de portraits musicaux de personnes qui réinventent leur métier et une autre manière de vivre. À l’opposé du rythme médiatique, Sarah prend le temps de s’immerger dans leur quotidien, de creuser une relation de confiance pour faire émerger une parole authentique loin des interviews. Elle combine la méthode anthropologique de terrain par immersion et l’observation participante à la création artistique, pour créer un récit musical. En 2018, elle est invitée par Michel Onfray à donner à l’Université Populaire de Caen un séminaire à partir de ces rencontres, Anthropologie des semeurs du changement. Elle réalise par la suite les podcasts Dans la loge de l’artiste et Y’en a pas un sur cent, un podcast sur les artistes en temps de covid.
Consciente qu’il nous faut réinventer de nouveaux modes de diffusion et de partage du lien social, Sarah Roubato lance alors les veillées, rencontres organisées par les lecteurs et le public, où la proposition artistique – spectacle, lecture ou écoute de portraits sonores – est le prétexte d’une rencontre citoyenne. Il s’en est donné plus de 300 chez les habitants, dans des fournils de boulanger, des caveaux de vignerons, des fermes et bien d’autres lieux en France, Suisse et à l’île de la Réunion.
Pendant le premier confinement de la pandémie de Covid, elle crée le média Lettres d’une génération, qui donne la parole aux 15/25 ans pour qu’ils expriment le monde qu’ils vivent et celui auquel ils aspirent.
Sur ce blog vous trouverez :
Des textes à lire sous forme de chroniques :
- Ce qui nous arrive, pour interroger notre société derrière les petites scènes de notre quotidien
- Ce qu’ils nous racontent, pour voir comment un artiste nous interroge sur notre société
- Des lettres : à des destinataires qui ne peuvent pas répondre
- Dans la loge de l’artiste : pour découvrir l’arrière-scène du métier d’artiste
Des podcasts :
- Les Semeurs du changement : rencontres avec ceux qui réinventent leur métier
- Je ne suis pas une femme qui écrit : à voix nue, vous dire ce qu’est la réalité d’une femme qui crée, loin des clichés féministes
- Dans la loge de l’artiste : pour découvrir l’arrière-scène du travail des artistes
- Y’en a pas un sur cent : les artistes en temps de covid et la réinvention de nouvelles pratiques artistiques
Des vidéos de textes sonores, chansons et extraits de spectacles
Les événements pour rencontrer Sarah Roubato
cliquez ici pour télécharger une présentation au format pdf
Artiste de scène
Pour Sarah, la chanson est un art de la scène, une manière d’interroger le monde dans lequel nous vivons et celui que nous espérons. Pour cette artiste des mots et de la voix, interpréter une chanson, c’est chanter juste, mais c’est surtout faire vivre un petit personnage qui en trois minutes, nous raconte son histoire, pour mieux nous parler de nous. Par une mise en scène parfois délicate, parfois déjantée, Sarah se donne comme défi d’engager le spectateur autant qu’elle s’engage elle-même.
Dans ses spectacles, la chanson est un moment d’une histoire qu’elle nous raconte. Elle mêle théâtre, chanson, poésie et conte en s’accompagnant au piano et à la guitare, et puise dans les traditions qui constituent cette artiste multiculturelle : chanson française, américaine, canadienne et hispanophone. De Joan Baez à Barbara, de Leonard Cohen à Atahualpa Yupanqui.
À huit ans, Sarah prend en otage neuf camarades de sa classe pendant toute une année et les fait répéter chaque récréation l’histoire de Pinocchio qu’elle écrit et met en scène. Formée au Conservatoire en piano en France, c’est au Québec qu’elle apprend la guitare en autodidacte. Elle écume les bars et les petites scènes, et crée un spectacle de chansons originales pour piano guitare et poubelle. « Un éboueur ramasse les petits bouts de nous qu’on a fait tomber en marchant ». Le spectacle Puissances endormies remporte le prix Vision Diversité et Place des Arts.
Après un passage devant des détenus de la prison de Montréal chez les Souverains Anonymes, elle veut explorer d’autres espaces et se met à jouer à domicile, dans des fournils de boulanger, des caveaux de vignerons, des fermes, des centres équestres, et beaucoup dans les zones rurales en France, mais aussi en Suisse et à l’île de la Réunion.
Elle crée le spectacle Lettres à ma génération tiré de son premier livre, mettant en scène des lettres adressées à des destinataires qui ne peuvent pas répondre pour interroger ce que nous pourrions être ensemble, le temps d’une lettre. Elle y parle d’éducation (lettre à ma maîtresse), des rapports intergénérationnels (lettre à L. Leakey), du journalisme (lettre à Denise Glaser), de la possibilité de se dépasser (Lettre à une éléphante). Elle remporte le prix du public au concours du Limonaire.
Puis le spectacle Quai des Possibles qui intègre des chansons d’auteurs à ses propres textes, pour explorer les espaces où inventer un autre monde possible, dans une mise en scène coup de poing. Ce spectacle est présenté en première partie de Agnès Bihl au festival Tréportrait où elle partage la scène avec Nilda Fernandez et Yves Jamait.
Une nuit, devant Notre-Dame de Paris en feu, elle rencontre un musicien de rue qui chante Leonard Cohen. Elle découvre alors et explore la chanson de rue, chantant six heures par jour pendant des semaines. De cette expérience est né un nouveau spectacle à emporter dans sa guitare, D’une rive à l’autre, où elle explore en trois langues les enjeux de liberté et d’attachement à la terre, et traduit des chansons en bilingue.
Désireuse de faire partager le sens de chansons anglophones et hispanophones qui nous parlent de notre monde, elle les traduit en français. Elle prépare un spectacle de chansons tirées du répertoire hispanophone bilingue, J’ai l’espoir qui boite, et un spectacle de chansons du folk américain et en particulier de Bruce Springsteen, traduites en français, Là où les rêves sont fertiles qui sera présenté à l’automne 2022.