Les semeurs du changement inventent d’autres manières de faire ou modifient de l’intérieur ce qui existe déjà. Derrière la diversité de leurs situations, de leurs professions, de leurs âges et de leurs milieux sociaux, il y a des constantes : un autre rapport au temps, un ancrage dans un territoire physique ou intangible, un souci de cultiver la diversité, et une tendance à l’autonomie.
À partir des questionnements de la première séance de décembre, nous aborderons la question du choix et de la marge : Comment se met-on à envisager une autre manière de pratiquer son métier et de mener sa vie ? Y a-t-il un élément déclencheur ou une conviction profonde impossible à taire ? Nous suivrons le cheminement de soi à soi, et de soi à l’autre : comment faire accepter son choix, à quelles difficultés doit-on faire face ?
Nous prendrons aussi les chemins inverses pour nous interroger : qu’est-ce qui fait qu’on ne s’y met pas ? Que révèlent ces difficultés sur notre société de la prudence et de l’hypersécurité dont le centre est la production économique ?
Ces personnes qui ont préféré l’incertitude du lendemain à la certitude de ne pas être à leur place nous invitent à réinterroger la marge et ce qu’on appelle mode de vie alternatif. La marge, ce rocher d’où on peut voir notre société d’un autre point de vue.
En décalant les urgences et les priorités, en s’autorisant le vide au creux de l’urgence, en accueillant les ruptures et les changements, en s’adaptant constamment, ils impriment un tempo à leur vie qui leur permet d’embrasser une diversité de savoirs-faire et d’expériences au sein d’une même activité. C’est ainsi qu’ils tendent vers une forme d’autonomie, matérielle, économique ou spirituelle. Qu’elles soient vouées à rester à la marge, ou qu’elles deviennent un modèle de société à venir, ces autres manières de faire n’auraient-elles pas toute leur place dans nos sociétés ?
L’écoute de portraits sonores parsèmera cette rencontre. Vous pouvez déjà découvrir des extraits des portraits et vous les procurer en cliquant ici.
Dimanche 11 janvier prochain, 16h30-18h30, auditorium du musée des Beaux Arts, Caen. Entrée gratuite