De quoi ce projet a besoin : d’un éditeur ! Date de naissance :2015.
EXTRAITS ci-dessous.
Satori est un vagabond qui ramasse les petits bouts de nous qu’on fait tomber en marchant dans la vie. Un jour, il ramasse un cri. Il l’emmène dans une grotte où le cri devint un fruit. L’arbre le prend et le met sur sa plus belle branche.
« Mais le vent vint à passer et huma le parfum du fruit. Il voulut l’emporter mais le fruit était solidement attaché à l’arbre pour lequel il était né. Alors le vent s’adressa à Satori :
« Ta petite chose est trop lourde pour que je l’emporte. Mais si tu la fais plus légère, je l’emmènerai au-delà de ce pays, je la ferai rouler sur le sable des dunes, dans les vagues de la mer, je lui ferai connaître les sommets des montagnes où les neiges sont éternelles. Ici qui peut entendre ta petite chose ? Rien que cet arbre grincheux qui n’a jamais vu plus loin que son carré de forêt et ces arbres qui lui ressemblent. Elle mérite plus loin. »
L’arbre se fâcha et en fit tomber le fruit, qui se brisa. Satori le ramène dans la grotte, et en sort avec une libellule.
« Tiens, dit-il au vent, emporte-la au-dessus de tous les arbres, qu’elle caresse leurs branches les plus secrètes, là où même les oiseaux ne s’aventurent pas. Emmène-la dans les pays où il n’y a plus d’arbres. »
La lumière du désert la perce à son trou, et dit à Satori :
« Laisse-moi emporter ta petite chose, elle est trop fragile pour vivre dans le vent. Le vent est coléreux et imprévisible. Elle se déchirera. Mais elle est trop fade pour moi, donne-lui des couleurs, je la ferai chatoyer dans les plus belles vallées. Elle rendra jalouse l’automne, et tous les lacs voudront la refléter ».
Sous la colère du sable, la libellule devient rose des sables. Satori la ramène à la grotte où elle devient papillon.
« La lumière n’avait jamais vu de pareilles couleurs. Elle tourna autour du papillon et le fit chatoyer dans son vol, au-dessus des lacs et des campagnes. Satori crut alors que Petite Chose avait enfin trouvé son vol, et il la suivit jusqu’à la fin de la saison.
La fente dans l’aile gauche formait comme un œil qui s’ouvrait et se fermait à chaque battement d’aile. Petite Chose ramenait aux clairières la fraîcheur des lacs, aux lacs les secrets des marécages. Les paysages apprenaient à se connaître et s’échangeaient une gouttelette, un brin d’herbe, une graine, qu’ils coinçaient dans la fente du papillon. »
Le papillon un jour tombe dans un jardin et sous le regard d’une femme qui dit à Satori :
« Ta petite chose est si belle. Mais elle s’agite trop. On n’a pas le temps de voir ces couleurs qui viennent d’un autre monde et qui changent sans cesse. Confie-la moi, je la planterai là, elle sera la reine de mon jardin. Les abeilles butineront son pollen et elle se multipliera. Il faut que tout le monde puisse profiter d’une telle merveille ».
Le papillon s’accroche aux clôtures du jardin et se déchire. Satori l’emporte dans la grotte et en ramène une fleur.
La fleur devient célèbre mais aucune abeille ne vient la butiner.
La suite… vous la connaîtrez si un jour ce conte est publié !