Le 11 juillet 2015
Un grand homme n’est jamais que la volonté d’un individu qui rencontre celle d’une époque. Émile Zola n’aurait jamais été Zola sans Cézanne et sans les artistes avec qui il a grandi à Paris, ni sans les journaux qui l’ont publié. J’accuse n’aurait pas été le fer de lance de la vérité sans Clémenceau. Les procès de Zola n’auraient pas dévoilé la vérité sans maître Labori. Le combat n’aurait pas mené à la victoire sans Jaurès.
Dans la solitude de mon écran d’ordinateur, c’est vous et d’autres qui me réconfortez, m’encouragez, me portez chaque jour un peu plus loin dans ma détermination. Elle ne suffira pas, je le sais. Je croyais que le plus dur serait de dépasser la peur d’écrire, qui m’a paralysée pendant des années. C’était le plus simple. Car cela ne dépendait que de moi. Et plus les amitiés, les collaborations s’effritaient, plus la peur d’écrire s’éloignait. Non, finalement le plus dur, c’est de projeter sa création dans le monde. Car cela dépend alors des autres : des rencontres, d’être au bon endroit au bon moment, de bien se présenter. Et, je vous l’ai dit, aujourd’hui il est bien difficile de parler directement aux gens. J’ai peur de pourrir dans mes incessants dialogues avec moi-même. Je ne connais ni les groupes d’artistes, ni les cafés littéraires, ni le soutien quotidien des proches, ni le coup de pouce des aînés. Dépendre des autres pour exister… c’est le pire sentiment d’impuissance que je connaisse.
À demain, pour le dernier morceau