Un jour à la Réunion, Martine, une conseillère d’orientation en lycée tombe sur un texte sur internet… elle propose à ses élèves de seconde en décrochage scolaire selon l’expression consacrée, de participer au concours Je filme le métier qui me plaît organisé par Euro-France Médias, Euro-France association et placée sous le haut patronage du ministère de l’Éducation nationale. Le président du jury s’appelle Costa-Gavras.
Elle contacte l’auteur du texte pour lui demander l’autorisation de l’utiliser. Quelques semaines plus tard, un film de trois minutes est né. Le film est sélectionné parmi plus de 2061 candidatures. Sur leur lancée, Martine et les élèves organisent une cagnotte pour financer le voyage à Paris de ces onze adolescents. Ils font de l’ensachage, vont voir l’entreprise de bus scolaire, essayent par tous les moyens. En deux mois, ils y arrivent. Neuf mille kilomètres plus tard, le 22 mai, la cérémonie accueille les 656 participants. Au programme de ces trois heures : claps de bronze, d’argent et d’or. Les élèves ont déjà les étoiles pleins les yeux de deux jours de la capitale métropolitaine. Ils sont sans doute bien fatigués et tendus. Leur film n’a pas été appelé. La cérémonie est bientôt terminée. Le clap de diamant, meilleure réalisation toute catégorie confondue, l’équivalent de la Palme d’Or à Cannes est décerné à … Trouve le verbe de ta vie. Leur film.
Partout dans les écoles, des gens comme Martine se battent au quotidien pour sortir les élèves de l’étau dans lequel bien souvent, on veut les enfermer. Pour leur remettre des étoiles dans les yeux, leur relever le menton et leur dire de marcher leur route, avec toutes les bifurcations autorisées. Leur remettre entre les mains le mot possible qu’on leur a si souvent confisqués, et qu’ils n’osent plus arracher à la société.
Quant à l’auteur du texte, le trophée qui lui a été décerné est celui de la plus belle émotion qu’un créateur puisse ressentir : voir son texte vivre en dehors de lui. Ce qui au départ n’était qu’une lettre postée sur internet qui cherchait à exprimer ce qui semblait ne pas se dire, devient une idée qui traverse des mers, et surtout des océans de résignation et d’habitudes. Il lui faudra encore bien des Martines pour arpenter la route… et bien d’autres passeurs.
Alors n’hésitez pas. Ce texte est pour vous.
Merci !